
Ma main n'ose pas le tenir plus serré; la chaleur le déforme légèrement. il est posé devant moi et une vapeur à peine perceptible vient se glisser dans le fond de mes narines. Un arôme de fraicheur pourtant bouillant écarquillent mes yeux, cachés sous mes paumpières fermées comme pour mieux profiter de ce plaisir solitaire.
Puis je le regarde, cette couleur jaunâtre qui se fonce en profondeur, laisse apparaîtreen surface mon image qui n'attend plus qu'à être réchauffée par cette boisson délicate. La blancheur de la luminosité extérieure traversant la fenêtre fait courir le long de ma nuque un froid qui me pousse à attraper ce gobelet à pleine main. Des vecteurs de chaleurs passant du bout de mes doigts, à mes omoplates en passant par les poignets et les coudes, réconfortent ma peau.
Maintenant il est proche de mes lèvres, qui s'entrouvrent pour laisser échapper un flux d'air expulsé délicatement. La surface résiste, se plisse. Ma bouche appréhende le contact, qui se fait tout doucement dans un tremblement. Le liquide chaud et riche en sens, ruisselle dans le fond de ma gorge et me donne l'impression d'envahir petit à petit le creux de mes reins. Une bulle s'est créée tout autour de moi me protégeant d'un air bureaucale souvent trop glacial.
Le rythme des gorgées me bercent. Il est devenu ma couette, ma couverture dans laquelle je me roule, afin que le chaleur prise au piège dans mon corps ne puisse s'échapper.
Le 24 octobre 2012