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On peut le récupérer, le couper soi-même, on peut l'acheter au producteur du coin, ou par ces enseignes qui vous vendent ce que vous avez dans vos assiettes ou les assiettes elle-même ou encore ce qui vous permet de vous essuyer après la selle. Il est regroupé par lot dans un sac fait de mailles en plastique et entassés, les uns sur les autres.

 

Chez vous, il prend place à côté de cette ouverture qui fait face au ciel et qui bientôt lui aspirera ses derniers instants de vie. L'atmosphère hivernale qui règne sous votre toit, vous pousse à faire vivre et illuminer cette fenêtre si sombre plantée au milieu de la pièce.

 

On déchire le sac et tente d'extraire ce reste de bout végétal qui, il y a encore pas si longtemps, vivait les pieds encrés au sol. Le sac résiste et s'accroche à la moindre écorce, la moindre écharde, mais c'est cous qui l'emportez.

Du journal, de la cagette, finalement tout ce qui a pu être ce bout de bois mais qui a fini encore plus misérable; on en fait une pyramide avant d'y déposer ce pseudo cylindre devenu si sec. C'est la main de l'homme qui apportera la première petit flamme, puis de son souffle fera prendre le tout.

 

Voilà un spectacle qui éclate enfermé dans ce presque cube noirci par la suie. Des flammes se mettent à danser, elles frappent contre la paroi comme voulant se libérer. Elles forment des segments qui ne connaissent pas la loi de la géométrie et qui se tortillent pour finir nulle part.

Bientôt la cadence ralenti, les flammes diminuent et laissent apparaître ce cadavre fumant, noir de mort où la lumière du feu semble à peine l'effleurer. Petit à petit une nouvelle vie s'offre à lui, quand la chaleur l'a définitivement pénétrée et le rend si lumineux et brûlant. Il se défait et tombe en morceaux d'un orange vif sans cesse en mouvement. Il brille tellement comme s'il donnait tout ce qu'il lui reste de semblant de vie et accepte sa fin du moment qu'elle n'est que lumière et chaleur.

 

 

Le 28 décembre 2012

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