
Je ne suis pas capable d'écrire et pourtant ma pensée s'écoule dans mon esprit comme sur du papier. Mon dessous de plats s'étale parterre pour la seconde fois, je le regarde et verse un bouchon de rhum ambré dans ma tisane.
Mon ventre fait des siennes; creux et plein à la fois, seul le trône me soulage un peu. J'attends, même en m'étant vidée une première fois, j'attends. Je suis assise en toute liberté, ici je n'ai rien à retenir, je n'ai qu'à attendre que ça vienne me libérer. C'est à ce moment là que je m'attaque à mes poils incarnés se trouvant sous mon nez, là, à la rencontre de mes jambes qui ne sont plus que deux objets morts de cette soirée.
Puis comprenant que la libération sera pour plus tard, je dois me vêtir car le froid de cet appartement solitaire pénètre mon corps qui s'est libéré un peu plus tôt de ce déguisement qui me permet de gagner mon pain.
Sur le sol de la salle de bain, je vire de mon futal, le string de la veille, et l'enfile avec le reste de vêtements gisant devant moi et sentant cette sueur des nuits passées et celles des parties de sexe avec mon coussin.
Une fois couverte, j'attrape la couette rangée sur l'étagère trop haute quand je peine à lever les bras. D'un geste mon pouf se déplie et les miettes de ma dernière fringale me sautent au nez. Des soutiens gorges perdent l'équilibre sur ma chaise et rejoignent les chaussettes et écharpes recouvrant le parquet.
Ma tisane, encore chaude, m'appelle mais je dois encore compter les papiers et la caillasse que j'ai gagné par mon sourire de ce soir. Petite récolte pour des pieds qui finissent en bouillis.
La fumé d'une cigarette et les vapeurs de ma tasse me réconfortent. Les cils encore épais et noirs de mascara, battent au rythme de mon horloge. L'énergie du sommeil prend le dessus et c'est ainsi que je me glisse au milieu de tout ça pour laisser à mon esprit une seconde liberté.
Le 08 décembre 2012