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Assise sur le moelleux du lit, l'obscurité est autant présente dans la pièce que dans mon esprit.

J'écrase de mon pousse ce son violent écorchant l'univers duquel je sors. Un dilemme me traverse quand j'ai en face de moi ces chiffres qui me disent qu'il est beaucoup trop tôt pour mon corps. Cet univers doux et chaud que je partageais avec cet autre corps allongé à côté de moi qui m'attire de nouveau comme un puits d'où je ne pourrais sortir si jamais je replonge. Pas d'autre choix que de se soumettre à la dictature de la lumière qui fait son entrée au moment où je pose la main sur la poignée. Je bascule dans un autre monde, celui des clics des interrupteurs, de l'eau qui s'éclate sur la porcelaine, du tintement des cintres, et de ce bruit de clef, un peu plus fort que tous les autres.

Finalement le face à face s'impose, avant d'aller se confronter à un extérieur que tu n'oses même plus regarder derrière les rideaux. Du reflet tu t'en contentes. C'est perdu au milieu de tes vêtements que tu as sur le dos, dans lesquels tu te blottis, comme pour retrouver l'univers précédent ton réveil, que tu claques la porte en pensant que l'affrontement sera moins rude.

 

Focalisée sur la boisson magique, celle du réconfort, et du réveil, mes pieds avancent, laissant mon esprit derrière, perdu dans cette agitation. Puis mes yeux se joignent à eux pour finaliser cette recherche qui me devient très vite indispensable. Couloirs, virages, abordés sans trop de confrontations, l'image qui va me sauver, m'apparait. Cette forme, ces deux ponts jaunes, symbolise à ce moment précis un bonheur de résurrection. Et c'est en rang d'oignon, que je me place. Je tente de pousser mon cerveau à faire un choix sur cette vitrine, manquant de naturel. Mon premier échange de son de la journée, fut simple et court, mais il m'a suffit à me convaincre de ne plus utiliser mes cordes vocales tant qu'elles n'auront pas étaient noyées d'un liquide des plus chaud qui puisse.

 

Très vite je regagne la machine infernale, celle qui freine toujours trop brusquement quand la lumière apparaît au bout de son couloir. Ses portes s'ouvrent à moi et je pénètre dans son ventre accompagné de quelques autres visages où la fatigue est l'expression que l'on a tous en commun. Cette dernière accrochée à nos yeux, notre peau, comme si elle prenait plaisir de nous imposer ce masque semi-mortuaire. Une voix artificielle se sent obligée de préciser chaque lieu où cet engin nous emmène, en étant solidaire également des éventuels trilingues qui partageraient ce voyage avec nous, les survivants d'une nuit trop courte!

 

 

Le 17 octobre 2012

 

 

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