
Je me mets le nez dans ses coussins et c'est toute une odeur qui m'envahit. De mes cils qui vacillent, à mes ongles qui tremblent, mes naseaux se laissent pénétrer de cet être absent. Bientôt cette porte s'ouvrira et c'est dans un autre monde que je me trouverai.
Chaque machine à deux roues que cette fenêtre entre-ouverte laisse percevoir à mon ouïe, m'oblige à m'ouvrir aux tremblements que procure cet ascenseur qui pourrait suivre dans les minutes qui suivent. Mais encore une fois c'est dans la fumée que je trempe mon attente.
Cette lumière faible, laissant entrevoir son antre fait de symboles qui m'apaisent, me tient ce qu'il faut en éveil pour profiter de son arrivée prochaine. Ses vêtements mélangés aux miens sur sa chaise me racontent notre secret. Un bruit de clefs s'enfonçant dans la serrure se fait trop attendre; un mot sur un texto me permet d'évacuer la première vague de chaleur.
Mon esprit s'embarque dans l'image de cet homme trop couvert à mon goût, gelé par son voyage jusqu'ici, que les draps de son lit tenteront de réchauffer accompagnée de ce corps qui brûle de pouvoir l'ensevelir. Ce que j'espère, que mes yeux encore semi-ouvert apercevront quand la poignée s'abaissera, c'est un regard aux yeux verts remplis de plaisirs de me voir fondu dans son nid accompagné d'un sourire de désir qu'il tentera d'assouvir par la suite. Une voix s'accompagnera de son dévêtement à mon égard auquel je ferai semblant de ne porter aucune importance. Puis je me retournerai face à cette hauteur qui me surplombe comme pour mieux l'accueillir dans mon sein. De ma force je le collerai à moi et l'emmènerai à mon tour dans mon univers; le partage est la suite.
Une peau fine et fragile affrontera l'extrémité de mes doigts ébouillantés, et l'effleurement de ma paume se finira dans une rougeur d'assouvissement. Mes poumons soumis à cette cadence de ces deux corps qui tentent de ne faire plus qu'un, laisseront évacuer un son trahissant l'immaitrise de ce moment.
Le 23 octobre 2012